80 ans de Radio Prague – Nos auditeurs se confient (II) : « Le sport m’a fait découvrir Radio Prague »

André Biot, photo: Archives de André Biot

Le 31 août prochain, Radio Prague célébrera son 80e anniversaire. A cette occasion, nous vous proposons une série d’entretiens avec quelques-uns de nos auditeurs. Des auditeurs de longue date à la fois passionnées de radiodiffusion et par ce qui se passe dans le monde. Des gens pour qui la radio reste le média moderne qu’il était déjà il y a quatre-vingt ans de cela, un moyen aussi d’assouvir leur curiosité et de voyager via les ondes. Le premier de ces auditeurs auquel nous avons donné la parole était Christian Ghibaudo, un passionné d’histoire. Cette fois, c’est un passionné de sport et à un auditeur belge auquel nous avons donné la parole. Il s’agit d’André Biot, qui nous écoute depuis Romerée, une commune située dans la province de Namur, en Wallonie. André Biot explique d’abord comment il a découvert Radio Prague :

André Biot,  photo: Archives de André Biot
« Il y avait un ami de mes parents qui venaient régulièrement à la maison et qui écoutait Radio Prague et Radio Moscou. Je m’en souviens bien. Je devais avoir 16 ou 17 ans, et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à écouter Radio Prague. A l’époque, les émissions étaient encore diffusées sur les ondes moyennes. La fréquence était de 233.1. J’ai alors commencé à écrire à la radio et je recevais régulièrement les revues ‘La Jeunesse tchécoslovaque’ et « La vie en Tchécoslovaquie’. Cela remonte à la fin des années 1960. Et ensuite j’ai commencé à écouter d’autres radios dans le monde, et voilà… c’était parti ! »

Quel souvenir gardez-vous des émissions de l’époque ?

« Ce sont les souvenirs d’un adolescent, vous savez. J’ai d’abord pensé que tout était bien là-bas (en Tchécoslovaquie, ndlr). Mais il y avait le communisme et je ne comprenais pas très bien ce qui s’y passait. J’ai commencé à mieux comprendre avec le Printemps de Prague en 1968 et l’invasion soviétique que la vie n’y était pas si belle que je le pensais. Je correspondais alors avec des jeunes Tchécoslovaques, et même des Roumains… »

Quelles étaient vos motivations à l’époque ? Pourquoi un adolescent belge se met-il à écouter Radio Prague dans les années 1960 et pourquoi s’intéresse-t-il à un pays, la Tchécoslovaquie, qui était de l’autre côté du rideau de fer ?

« En fait, depuis mon enfance, je suis un fou de sport. Je me suis donc dit que j’allais aux radios de ces pays pour en savoir plus sur leur actualité sportive. C’était ça ma première motivation. D’ailleurs, si je n’avais pas été professeur de langue, j’aurais voulu être journaliste sportif, comme Luc Varenne qui était notre grand reporter en Belgique (une légende du journalisme sportif francophone, ndlr). Je voulais lui ressembler. Ma mère me disait toujours que je deviendrais fou avec mon sport… Bon, je ne le suis pas devenu tout à fait et je n’ai pas fait d’études de journalisme, mais cela m’a quand même permis de trouver un travail. La deuxième langue que j’ai apprise à l’école a été le néerlandais, ce qui m’a permis d’écouter les retransmissions des matchs de foot à la radio en néerlandais. Ensuite, j’ai appris l’anglais pour pouvoir écouter les matchs du championnat anglais. Pour ce qui est de la Tchécoslovaquie, j’ai des souvenirs notamment du grand joueur de foot Josef Masopust, qui a évolué au RWDM (le club de Molenbeek) à la fin sa carrière, mais aussi d’Andrej Kvašňák, qui a lui joué à Malines, et même d’une championne olympique de plongeon… Milena Duchková, c’est ça (sacrée aux Jeux de Mexico en 1968) ? Ma motivation a donc toujours été le sport. »

Radio Prague ne diffuse plus ses émissions sur ondes courtes depuis cinq ans maintenant. Qu’a représenté pour vous cette décision ?

« Je continue d’écouter sur Internet, mais c’est malheureusement l’évolution de toutes les stations en ondes courtes. J’écoute moins beaucoup moins qu’auparavant. Je pense que l’avenir des ondes courtes est très compromis. Certaines stations, comme Radio Bulgarie ou La Voix de la Russie, ne préviennent même pas qu’elles passent sur Internet, et c’est vraiment dommage. Bon, Radio Prague a eu plus de considération pour ses auditeurs. »