Les pays de Visegrad face à la Constitution européenne

Rencontre au château de Dobris, photo: CTK

Rencontre au château de Dobris, dans la région de Prague, des chefs de gouvernement des quatre pays d'Europe centrale, la Slovaquie, la Hongrie, la Pologne et la Tchéquie, qui forment le fameux groupe de Visegrad. Omar Mounir a assisté à la conférence de presse de clôture et rencontré pour vous le Premier ministre tchèque, Vladimir Spidla.

Rencontre au château de Dobris,  photo: CTK
La naissance du groupe de Visegrad remonte à 1991, sur initiative du président tchèque d'alors, Vaclav Havel. Ces quatre pays d'Europe centrale, qui ne représentent pas moins de 63 millions d'habitants, font partie des plus grands groupements de petits Etats ayant des réserves sur l'actuel projet de Constitution européenne, estimant qu'une série de dispositions avantagent les grands Etats. Aussi, les chefs de gouvernement du groupe de Visegrad se sont-ils rencontrés, ce mercredi, pour accorder leurs violons en prévision du sommet de Rome, attendu ce samedi, qui donnera le coup d'envoi à la conférence intergouvernementale ; sa tâche consistera à adopter, d'ici à la fin de l'année, la Constitution européenne dans sa formulation finale.

Le Premier ministre tchèque, Vladimir Spidla, a bien voulu exposer, aux auditeurs de Radio Prague, les points sur lesquels les quatre Etats ont une position commune.

Le Premier ministre tchèque,  Vladimir Spidla,  photo: CTK
"Nous sommes tombés d'accord sur la formule : "un pays, un commissaire", et considérons que le développement d'une politique de la défense qui aboutirait à la formation de clubs exclusifs fermés aux autres, ne serait pas juste. Il serait, par ailleurs, équitable, à notre avis, d'adopter le principe de la présidence par rotation. Nous ne sommes pas partisans de l'abaissement du chiffre de la majorité qualifiée et estimons que la répartition sortie de la conférence de Nice est bonne. Nous sommes d'accord pour qu'il soit fait mention des racines judéo-chrétiennes de l'Europe, dans le préambule de la Constitution. La formulation reste à déterminer. Nous considérons aussi que la conférence intergouvernementale ne devrait pas avoir qu'un caractère cérémonial et formel, elle doit aussi examiner les questions fondamentales."

Vladimir Spidla a plus d'une fois insisté, en résumé, sur "le principe de l'égalité des droits entre les membres". Lors de la conférence de presse, l'accent a été mis sur la nécessité de l'unité de défense européenne dans le cadre de l'OTAN. Est-ce à dire que l'idée de "Défense européenne autonome" est à exclure ? La réponse de Vladimir Spidla

"Non ! Le tout est de savoir le contenu de cette expression. Nous sommes convaincus de la nécessité d'élaborer une conception commune de la politique de sécurité et de défense, tout comme la politique étrangère. Mais, dans le même temps, il ne doit pas y avoir de projet parallèle. Trouver un équilibre convenable ne sera pas chose facile, mais nous le trouverons certainement."

Auteur: Omar Mounir
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