La mécène Meda Mladkova expose à Prague le florilège de l'art d'Europe centrale

Meda Mladkova au Musée Kampa, photo: CTK

Le Musée Kampa, abritant une merveilleuse collection d'art contemporain d'Europe centrale ouvre, cette semaine, ses portes au public. Une perle à découvrir...

Meda Mladkova au Musée Kampa,  photo: CTK
Situé dans un coin on ne peut plus romantique de la capitale, sur l'île de Kampa, non loin du Château de Prague, cet ancien bâtiment jaune clair, reluisant encore de peinture fraîche, avec, sur le toit, un cube en verre, attire de loin nos regards... C'est grâce à une historienne de l'art et collectionneuse tchèque, Meda Mladkova, et à son mari Jan, que cet ancien moulin a pu être rénové et transformé, en une vitrine d'art moderne d'Europe centrale que le monde pourrait envier aux Pragois.

Installés, depuis les années 60, à Washington, les époux Mladek rassemblent, au fil du temps, plus d'un millier d'oeuvres d'artistes tchèques et slovaques du XXe siècle et des centaines de travaux de leurs collègues polonais, hongrois, yougoslaves, russes, américains, français et belges. En 1989, peu avant la chute du communisme, Meda Mladkova perd son mari. Après la Révolution, elle offre son unique collection, évaluée à plus de 12 millions d'euros, à la ville de Prague. En 2000 débute la reconstruction du moulin, sur la rive de la Vltava, où Meda Mladkova souhaite voir son musée. Une reconstruction, rappelons-le, assez controversée et fortement médiatisée, car elle est à l'origine d'innombrables polémiques entre la mécène et les protecteurs de monuments historiques de Prague. De plus, en août 2002, à la veille de son inauguration, le Musée Kampa est inondé. Les travaux recommencent à zéro...

Enfin, ce lundi 8 septembre, le jour de son anniversaire, Meda Mladkova, rayonnante et émue, accueille ses amis artistes, y compris Vaclav Havel, ainsi que des foules de journalistes dans ce bâtiment clair et agréable, aux meubles élégants et aux décorations raffinées. Meda Mladkova...

Meda Mladkova avec un tableau de Frantisek Kupka,  photo: CTK
"Deux hommes manquent au vernissage d'aujourd'hui. Mon mari et Frantisek Kupka. Ce dernier m'a appris ce que c'est que l'art, comment l'art peut-il nous enrichir. Mon mari, lui, a fait de moi une patriote. Tant que l'art sera vivant, la nation vivra, elle aussi, disait-il. Pour chaque anniversaire, il m'offrait un bouquet de roses et un chèque. Il me disait : je sais ce que tu achèteras avec cet argent et ça me fait plaisir. En effet, j'achetais des oeuvres d'art. Et aujourd'hui, je suis heureuse de pouvoir vous les offrir."

Au coeur de ce florilège de l'art tchèque, slovaque, polonais, hongrois et de l'ancienne Yougoslavie, les travaux de deux personnalités tchèques du siècle écoulé, ayant, toutes les deux, vécu à Paris : du peintre Frantisek Kupka, grand ami de Meda Mladkova, et du sculpteur Otto Gutfreund.

Du jeudi 11 septembre et jusqu'à la fin de la semaine, l'entrée au Musée Kampa est gratuite.

Auteur: Magdalena Segertová
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