Les journées de l’architecture populaire appellent à une meilleure prise en compte du patrimoine rural

Tvrzice, photo: Luho11, Wikimedia CC BY-SA 3.0

Les journées de l’architecture populaire ont eu lieu le week-end dernier à l’occasion du 200ème anniversaire de la naissance du célèbre architecte folkloriste Pavel Bursa. Les organisateurs de cet évènement ont souhaité attirer l’attention sur les sites ruraux précieux et la nécessité de leur préservation. 61 villages tchèques sont classés au patrimoine architectural national, la plupart d’entre eux se trouvant en Bohême du Sud.

Tvrzice,  photo: Luho11,  CC BY-SA 3.0 Unported
Maisons à colombages, fermes en pan de bois, façades baroques sont quelques-unes des multiples caractéristiques de l’architecture rurale en République tchèque. Pourtant, ce patrimoine reste souvent ignoré par les touristes étrangers et la plupart des Tchèques eux-mêmes. Les journées de l’architecture populaire organisées les 20 et 21 juillet derniers ont eu pour but de rendre hommage à l’ensemble des créateurs connus ou inconnus de ces œuvres folkloriques dans tous les recoins du pays. Pavel Bureš, membre de l’Institut national du patrimoine, souligne la richesse culturelle de ces bâtiments ruraux :

« Il y a beaucoup de choses que vous n’allez pas trouver dans les villes ou dans l’architecture religieuse classique. Elles se rapportent à la vie des populations rurales. Plusieurs thèmes et éléments sont essentiels, tels les cœurs, les fleurs, ou la représentation des gens de la campagne eux-mêmes comme le laboureur par exemple. »

Lipovice,  photo: Richenza,  CC BY-SA 3.0 Unported
Cet évènement s’est tenu à l’occasion de l’anniversaire des deux cents ans de la naissance de Jakub Bursa, maître maçon, architecte et fondateur du fameux style baroque populaire en Bohême du Sud. Célèbre pour son approche ornementaliste mais aussi technique dans la construction des bâtiments villageois, il doit sa réputation d’artiste à son travail pionnier dans la décoration des façades des foyers ruraux tchèques à l’aide du stuc. La majorité de ses œuvres se trouvent aujourd’hui au cœur du massif de la Šumava entre les villes de Strakonice et Prachatice. Bursa a été l’inspirateur de nombreux architectes dans la seconde moitié du XIXème siècle, soucieux d’apporter un souffle de vie supplémentaire à ces lieux de vie et de travail. Pavel Bureš explique d’ailleurs l’importance de ces constructions dans la vie villageoise d’antan :

« Ce sont des bâtiments qui se trouvent aujourd’hui dans la campagne, parfois dans la banlieue des grandes villes. Ils servaient de logement ou bien étaient une base pour les opérations économiques. Les lieux de travail appartenaient à un seul propriétaire, ou bien étaient partagés entre des artisans qui vivaient dans le village ou dans les alentours. »

Dvory,  photo: Chmee2,  CC BY-SA 3.0 Unported
Tout au long du week-end, des expositions ainsi que des parcours suivant les traces de ce folklore ont été proposés. Une manière de découvrir un certain nombre de ces joyaux de l’architecture vernaculaire. Bon nombre d’entre eux sont maintenant entre des mains privées. Si les propriétaires s’attachent souvent à la préservation de ces bâtiments, leur entretien s’avère parfois délicat selon Pavel Bureš :

« Prenez par exemple le toit : la toiture traditionnelle de la dernière période de l’architecture populaire utilisait des tuiles en terre cuite et le plus souvent en écaille. Mais aujourd’hui, c’est très difficile et très cher de se procurer ce genre de tuiles. »

Holašovice,  photo: CzechTourism
Le week-end prochain, Holašovice, le célèbre village de Bohême du Sud inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour la préservation de son architecture baroque populaire typique, s’apprête à accueillir ses traditionnelles fêtes folkloriques. L’objectif est de recréer l’ambiance des marchés ruraux du XIXe siècle en Bohême du Sud, notamment grâce à des démonstrations d’art traditionnel et d’artisanat. Une nouvelle occasion pour les amoureux d’architecture de partir à la découverte de ces bâtiments issus du folklore rural et d’observer leur extraordinaire sens de l’intégration dans leur milieu naturel.