Radar US: Condoleezza Rice à Prague pour signer un premier accord

Karel Schwarzenberg et Condoleezza Rice, photo: CT24

Arrivée prévue ce mardi de la Secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice dans la capitale tchèque. Une visite importante, qui avait déjà été annoncée puis reportée. Le but est clair : il s’agit de signer un accord sur l’installation du radar américain en Bohême, à une petite centaine de kilomètres de Prague.

Condoleezza Rice,  photo: CTK
Ce radar devrait être couplé avec des intercepteurs de missiles, prévus sur le sol polonais, mais Varsovie semble vouloir faire durer le suspens et surtout veut négocier au mieux, jusqu’à la dernière minute, avec Washington.

Côté tchèque, c’est le ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg qui doit signer mardi après-midi le premier accord avec Condoleezza Rice. D’après les informations du serveur aktualne.cz, le document comprend une trentaine de pages, dans lesquelles figure notamment l’objectif du bouclier antimissile, à savoir « protéger le territoire des Etats-Unis ainsi que le territoire de leurs alliés et amis contre une attaque ballistique ». Y sont mentionnés notamment le nombre de soldats américains qui pourront séjourner sur le territoire tchèque (250 maximum), le fait que le radar soit à l’avenir inclus dans un système de défense de l’OTAN, et les conditions imposées pour le futur abattage d’arbres sur le terrain militaire de Brdy.

Même si un certain nombre de détails sont réglés entre Prague et Washington, il reste des questions à régler pour pouvoir signer le deuxième accord, l’accord de type SOFA, indispensable à l’installation du radar.

Les négociations ne sont pas terminées, comme l’explique le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, Andrej Cirtek : « Cet accord est presque négocié. Il reste à refermer le chapitre qui concerne les impôts et la fiscalité en général. » Plus précisément, selon une des conseillères de Karel Schwarzenberg, un des points litigieux concerne l’imposition des entreprises américaines qui participeront à l’installation du radar.

Ce radar est en tout cas toujours vu d’un mauvais oeil par Moscou. Dimanche, c’est l’ambassadeur russe à Prague Alexei Fedotov qui a rappelé les "grandes inquiétudes" de la Russie. Il a répété que Moscou souhaitait le cas échéant pouvoir disposer de ses propres inspecteurs en République tchèque. Une condition difficile à faire passer dans un pays longtemps occupé par l’Armée Rouge. Veronika Kuchyňová Šmigolová, du ministère tchèque des Affaires étrangères :

« D’après ce que je sais, les Américains proposent à la Russie de leur transmettre les images prises par ce radar. Cela me semble plus important que d’avoir des inspecteurs sur place dans la base... »

Une fois signés les accords entre Prague et Washington, ce sera au Parlement tchèque de se prononcer. La ratification est loin d’être acquise d’avance, le gouvernement de Mirek Topolanek ne disposant pas d'une majorité fiable à la chambre basse.